Critiques
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Le Lundi 23 juin 2014

Fatema Binet-Ouakka et Najia Mehadji invitées par Nelly Jussmann,
Présidente du Musicality-club, exposent à Shangri-la Hôtel Paris, durant le récital.
Au piano Rita Saher, Dina Bensaid et Marouan Benabdellah.

Fatema Binet-Ouakka avec la Pianiste Rita Saher

Fatema Binet-Ouakka avec la Pianiste Rita Saher

Fatema Binet-Ouakka avec Son Excellence Monsieur l'Ambassadeur du Maroc en France Chakib Benmoussa Marouan Benabdellah entouré de Fatema Binet Ouakka et Tarik Ramdani
Fatema Binet-Ouakka avec Son Excellence Monsieur l'Ambassadeur du Maroc en France Chakib Benmoussa Marouan Benabdellah entouré de Fatema Binet Ouakka et Tarik Ramdani

A priori, rien ne rapproche Fatema Binet Ouakka et Najia Mehadji sinon qu’il s’agit de deux plasticiennes d’origine marocaine, toutes deux liées à la ville de Fès, qui vivent, pour l’essentiel, en France dans la région parisienne.
Outre leurs différences de génération et de notoriété, l’une, Fatema Binet Ouakka produit une peinture plutôt abstraite, même si elle est, en réalité, le plus souvent semi-figurative. Il s’agit d’une coloriste jouant toujours de multiples couleurs dans un même tableau, y compris dans les fonds. L’autre, Najia Mehadji, prolonge l’art arabo-musulman dans ses formes géométriques ou végétales en produisant, parfois à l’ordinateur, des interprétations contemporaines avec des formes monochromes sur des fonds homogènes traités en aplats. Et pourtant, le refus de la figuration mimétique, qui n’est pas absolu, chez la première, peut renvoyer à une même origine culturelle (que l’on aurait tort de croire musulmane). De même, la seconde, lorsqu’on rapproche ses œuvres, dispose d’une importante palette même si elle a une préférence visible pour le rouge. De plus, ses travaux ne font plus référence à l’idée d’infini, fondement essentiel de l’art arabo-musulman, mais ils sont une mise en forme du temps qui se déroule, depuis une origine placée au centre ou sous la toile, par la gestualité d’une artiste parfaitement individualisée. On a là deux tentations, toutes deux liées à la sécularisation, de l’art contemporain dans un pays arabe qui est le Maroc.

Jean François Clément






Jean-François Clément